La maison partagée, 36 logements

(2007-2011)

ZAC Jeanne d'Arc, Reims


La maison « K »de la cité jardin du Chemin vert est pour nous remarquable à plus d’un titre. Ce grand volume de 24 mètres de long par 9 de large et 11 de haut abrite quatre maisons distinctes. Il est ici frappant de voir à quel point chacun des habitants de ces « quarts de maison » s’identifie dans le même temps à la maison entière, de même qu’il suffit de vivre dans une petite chambre sous les toits parisiens pour pouvoir dire «j’habite Paris». Outre sa pertinence sur le plan thermique, l’échelle de ce regroupement confère à ces maisonnées une présence urbaine véritable, qui contribue à la qualification de l’espace public, ce que la simple juxtaposition de maisons individuelles ne sait le plus souvent faire.


Le projet que nous achevons de réaliser sur la Zac Jeanne d’Arc, laquelle tire son nom de l’ancienne caserne Jeanne D’Arc récemment détruite à cet endroit, en rive de la cité jardin du Chemin vert, réinterprète ce fameux type K, réinterprétation en ce sens que nos maisonnées ne regroupent plus 4 maisons dos à dos à dominante est-ouest (nord-est, nord-ouest, sud-est, sud-ouest) mais, du fait de l’orientation nord sud de notre terrain d’assiette, offrent ici six appartements traversants par maisonnée, lesquels bénéficient tous d’une orientation nord-sud, avec vue imprenable sur la cité jardin du Chemin vert, fleuron architectural et urbain de la reconstruction Rémoise des années 20 (architecte Auburtin). Les maisonnées -il y en a 6, contenant chacune 6 appartements, ce qui fait 6x6=36 logements- ce sont d’abord de grands volumes capables, compacts, de volumétrie simple, que caractérisent de très grand toits respirant du rez-de-chaussée au 2ème étage, de sorte que 5 logements sur les 6 de la maisonnée, bénéficient de logements sous les toîts, même pour ceux qui sont situés en rez-de-chaussée, ne serait-ce que partiellement. La forte présence des soupentes à l’intérieur des logements contribue au sentiment d’appartenance et permet d’agrandir visuellement considérablement les espaces des logements. Le projet offre des jardins privatifs au sud, en prolongement des appartements de plain pied du rez-de-chaussée, jardins adossés contre l’ancien mur d’enceinte de la caserne que nous avons pu conserver, et qui permet de respecter l’intimité entre les maisons existantes de la cité jardin et les maisonnées nouvelles. De larges terrasses creusées dans les toitures donnent des vues vers l’est et l’ouest, l’orientation du projet permettant en maints endroits des jardins et des logements d’apercevoir la cathédrale de Reims.
Les mouvements de toiture de la ligne des maisonnées permettent l’adaptation en souplesse à la déclivité du site, préservant dans le même temps la porosité entre cité du chemin vert et Zac Jeanne d’arc, au même titre qu’ils soulignent la trace de l’enceinte de l’ancienne caserne.
Le front des six maisonnées invente ainsi, en vis-à-vis d’un quartier naissant, une façade extérieure inédite et renouvelée pour la cité jardin du chemin vert.

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