Ilot B1

(2005-2010)

Boulogne Billancourt


Trapèze
L’îlot B1 se situe dans le cadre d’un projet urbain élaboré par Christian Devillers, qui d’un coté s’adosse sur le tracé existant de la rue du Vieux pont de Sèvres que borde un immeuble « montagne » quelque peu balnéaire, caractéristique des années 70. De l’autre coté, le nouveau tracé du cours Seguin projette le regard vers le sud-ouest, par delà l’île Seguin, sur les coteaux de Meudon, formant ainsi avec la rue du Vieux pont de Sèvres un trapèze, du simple fait de la courbure de la Seine à cet endroit, et qui a donné son nom (le trapèze) à l’ensemble du projet. Le projet urbain, outre les impératifs du plan local d’urbanisme (Plu), demandait aux architectes de créer une porosité entre les rues précitées au travers de l’îlot, au même titre qu’une ouverture du jardin de cœur d’îlot sur la traversée le longeant au nord. Le programme est mixte, il se compose de 65 logements, d’une résidence service de 97 chambres (gîte urbain offrant la possibilité d’un séjour plus ou moins prolongé dans un appartement en ville, solution alternative à l’hôtel), d’une résidence d’étudiants (155 chambres), et de commerces divers situés en rez-de-chaussée.
Le maître d’ouvrage est Nexity ; la résidence des étudiants, propriété de Paris Habitat, est gérée par le Crous de Versailles.
Le projet s’organise autour de la figure centrale du jardin, trapèze en écho à celui du tracé des rues, et dont les objectifs sont multiples :
- L’évasement des faces de la cour dans le sens de la vision depuis l’espace public vise à agrandir la perception des dimensions du jardin intérieur. Les faces non parallèles sont de ce fait acoustiquement favorables
- Les faces intérieures sont traitées dans une tonalité aussi claire que possible, de manière à réfléchir la lumière en cours de journée.
- L’inclinaison des faces est réglée selon la disposition des habitations, de leurs surfaces et de leurs vis-à-vis.
- Les plantations du jardin central ont été choisies selon leur placement et leur orientation, de manière à créer une intimité en cœur d’îlot. Celle-ci sera effective que lorsque les sujets auront atteint leur taille adulte.
Les logements, pour la plupart traversants, ont été travaillés dans leurs multiples retournements, de manière à tirer parti des orientations solaires comme des vues fuyant vers les coteaux de Meudon, d’Issy-les-Moulineaux ou encore vers la tour Eiffel. L’intérieur des logements s’organise à partir du triptyque séjour-loggia-cuisine, en essayant toujours d’offrir la perception de la plus grande dimension du logement.
Les motifs architecturaux principaux développés à l’occasion de ce projet sont les suivants
Oriels : Les règles de PLU prescrivent assez généralement un système généralisé de retraits qui tend à donner aux bâtiments une Forme de Ziggourat. La mise en place d’oriels en certains points stratégiques du projet a permis de déroger à cette règle afin d’éviter ce type d’expression. Ces oriels, que l’on trouve aussi bien pour des logements que pour des services communs de la résidence des étudiants, ont été travaillés de manière à ne pas pénaliser thermiquement les espaces intérieurs qui leur correspondent. On trouve également un grand oriel sur toute la hauteur de la face sud est, le long du cours Seguin, orientation favorable pour ce type d’ouvrage. L’oriel est en ce cas situé à l’alignement, tandis que l’extrémité des balcons est débordante par rapport à l’espace public (dans le respect du Plu) et que la face maçonnée principale est elle-même située en retrait par rapport à l’alignement.
Balcons : Ces divers alignements génèrent sur le cours Seguin des profondeurs de balcons très conséquentes, permettant aisément de disposer table, chaises et plantes vertes. Les garde-corps sont traités en verre sérigraphiés sur la base d’un motif de canisses, idée reprise d’un bâtiment construit à Reims par Gaétan Le Penhuel. Une partie des balcons se retourne vers les coteaux de Meudon ou d’Issy les Moulineaux.
Matériaux : Pierre, enduit blanc, rehauts de couleur, menuiseries et garde corps en verre et aluminium laqué indigo. Les différentes faces du projet sont traitées de manière unitaire, en conjuguant à plats de pierre, a plats de couleur sur des meneaux entre fenêtres, surfaces d’enduit blanc lisse, mieux à même pour réfléchir la lumière naturelle, et sous-faces de balcons colorées.
Le mobilier de la résidence pour les étudiants a enfin été dessiné sur mesure, grâce à l’initiative et au soutien de sa directrice, dans le cadre économique des prix pratiqués par le Crous.
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