80 logements PLA

(1994-2004)

ZAC Walwein, Montreuil



L’opération Walwein s’inscrit dans le cadre général d’un projet sur la ville de Montreuil élaboré par Alvaro Siza. Le tracé directeur de ce projet se fonde sur la topographie du site, s’appuyant à cet effet sur d’anciens tracés de murs à pêches caractéristiques des coteaux de Montreuil. Cette disposition permet notamment d’accentuer la perception de la géographie originelle, celle des vues proches et lointaines de bas en haut comme de haut en bas du site. Le plan directeur de Siza n’est pas un simple plan masse en ce qu’ il définit précisément les épannelages de l’ensemble des bâtiments, leurs alignements ainsi que les principes d’articulation et de raccordement entre les bâtiments projetés et existants. La démarche de Siza n’est pas moralisatrice : elle prend acte des choses telles qu’elles sont, sans les stigmatiser ni les idéaliser, pour mieux les transformer.

L’opération comprend 80 logements Pla (locatifs) répartis sur deux corps de bâtiments distincts, A et B. Le bâtiment A comporte 57 logements, desservis par deux cages (A1 et A2) tandis que le bâtiment B en comporte 23, desservis par une cage. L’épaisseur conséquente du bâtiment A et la clarté de son orientation -nord-sud- ont ici conduit à adopter un parti traversant. Il était en effet exclu que pour bâtiment très épais (15m environ) une partie seulement des logements se trouve orientée au sud, tandis que l’autre eut été punie au nord. La conjugaison des duplex montant et descendant a permis de minimiser le linéaire des coursives, avec des séjours systématiquement orientés vers le sud. Les surfaces qui en découlent excèdent assez largement les normes usuelles en la matière : 54m2 pour un T2, 70m2 pour un T3, 83m2 pour le T4 courant etc. Les maîtres d’ouvrage qui se sont succédés pour cette opération (Semimo-B et Icade) conscients de ces enjeux, ont été convaincus de la pertinence du parti par delà les surfaces conséquentes caractéristiques de ce projet.On peut aborder l’organisation intérieure des logements selon les notions de règle, de variation, et d’exception.

-La règle, pour le bâtiment principal (bâtiment A), consiste en une organisation traversante nord-sud fondée sur le principe conjugué de duplex montant et descendant. Le niveau d’accès du logement comporte dans tous les cas un séjour, une cuisine, une chambre, une pièce d’eau et un wc, tandis que le niveau desservi -haut ou bas- comporte quant à lui deux chambres et une pièce d’eau avec wc.

-Les variations concernent les logements situés en extrémité de coursives, également conçus sur une base traversante, en général plus grands du fait qu’ils récupèrent la surface de l’épaisseur de la coursive (voir plan) dans la surface du logement. Selon que l’extrémité de la coursive se trouve au milieu du bâtiment ou en son extrémité, il est alors possible ou d’en percer le pignon, ouvertures qui donnent lieu à de multiples variations .

- Les exceptions, ce sont entre autres les logements « simplex « situés à l’est de A1, issus d’une altération du bâtiment qui génère ainsi plusieurs logements en « retournement » permettant ici de s’affranchir de la logique des porteurs parallèles offrant parfois jusqu’à 4 orientations -alternance de T3 et de T4-. Autres exceptions, les duplex de l’extrémité orientale de A1, qui constituent sur la rue Walwein la tête du projet en quelque sorte, en ce qu’elle permet l’identification de l’opération vis-à-vis de l’espace public. L’alternance de grands duplex et de simplex confère à cette face ainsi qu’à sa cousine, la face est de B, une échelle toute particulière d’empilement de maisons qui fait qu’il est difficile en ce cas de deviner le nombre –conséquent- de niveaux ici en jeu.

Le bâtiment B est quant à lui plus mince -965cm- cette dimension étant déterminée par l’exact prolongement -épaisseur comme hauteur- du bâtiment voisin des années cinquante sur la rue Walwein, auquel il tend la main. L’organisation en est de ce fait plus classique, trois logements en moyenne par étage desservis par un seul noyau de distribution verticale. L’extrémité orientale permet ici encore au bâti d’atterrir visuellement sur la rue, en écho à la face orientale du bâtiment A (Don Quichotte et Sancho Panza) L’expression architecturale des bâtiments A et B se fonde enfin sur les conditions précédemment décrites du projet : faces nord de distribution, faces sud de séjour ouverts et larges balcons débordants, faces est et ouest de têtes des bâtiments.
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